Dialogue de sourd

Publié le par Dan Rodgerson

Voici un texte de mon ami Paul Mertz qui n'a pas de blog et qui m'avait déjà proposé un de ses écrits.

Une autre histoire de tigre partant des consignes que j'avais données là.

A vous de juger !

 

 

- La photo était là sur la table.

 

- Là ! Photo et taie sur latte à bleu. J’ai compris. Quelqu’un a posé une photo et une taie d’oreiller sur une de ces claies où l’on fait affiner le Bleu, ce fromage d’Auvergne. Mais pourquoi il a fait ça ?

 

- Non, ce n’est pas ça. Je reprends. Sur la table était la photo.

 

- Sur l’attablé, tais la faute, oh !

Oui, oui, je perçois mieux. Le type en question s’est mis à table et s’est rendu compte qu’il aurait du mieux ranger ses affaires. Mais il ne faut pas qu’on le sache. J’imagine le désordre dans le reste de l’appartement.

 

- Qu’est-ce que tu racontes ? Je te parle d’une photo ! Une photo !

Le tigre blanc sort une patte.

 

- Le type blanc sort une gratte ?

Ah oui ! Le type assis à sa table est une sorte de clown blanc  qui joue de la guitare après son repas.

 

- Pas du tout.

Le tigre est sorti du cadre pour faire le tour de sa pièce.

 

- Le tigre est sorti du cadre pour Pierre, le tour de sa fesse.

Oui, c’est très clair ! Un tigre est sorti de sa cage et a poursuivi le clown blanc qui se prénomme Pierre, pour lui attraper les fesses. Elle n’aime pas la musique, cette bête ?

 

- Ah là là !

L’animal a attrapé le verrou et s’est précipité sur les chemins.

 

- Bien sûr. L’animal a attrapé le mérou et s’est précipité sur l’échevin.

Je crois que je saisis bien la situation :

 

Ton histoire se passe dans un cirque qui fait une tournée en Belgique (je dis ça à cause de l’échevin). Pierre est un clown blanc qui travaille dans ce cirque. Seulement, il a un grave défaut : il est très désordonné et range ses affaires n’importe comment dans sa roulotte. Ça le gène et il veut surtout que personne ne le sache. 

Après son repas, il s’entraine à jouer de la guitare. Un jour, un tigre n’a sans doute pas supporté la musique qu’il interprétait – on peut être bête mais pas forcément mélomane- et il lui a couru après. Sans doute ne l’a-t-il pas rattrapé. Il s’en est pris à un des poissons qu’élevait Pierre, un mérou. Et quand enfin, les autorités ont voulu le maitriser, il a sauté sur l’échevin de la ville.

Est-ce que l’homme s’en est sorti ?

 

- Je te dis : Sur la table,  la photo était là.

 

- Sur la fable là, Toto était las.

Je ne sais pas qui est ce Toto mais on comprend que cette histoire le fatigue. Moi-même, qui t’ai prêté une oreille attentive, je n’entends rien à la morale de ce que tu m’as raconté.

 


Publié dans histoires comme ça

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Q
<br /> J'avais adoré son texte sur le blog d'Azacamopol... je renouvelle mes félicitations ici, Paul a vraiment beaucoup d'humour.<br /> <br /> Merci à vous deux pour le partage.<br /> Passe une bonne soirée.<br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> Je transmettrai personnellement ton bonheur de lectrice à Paul. A moins qu'il ne soit déjà passé sur mon blog aujourd'hui. Dans ce cas, il t'aura lu. A bientôt peut-être sur la petite fabrique.<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> Être sourd au langage au langage de sourd qui sourd d'un table sur photo. Je ris de ce texte entre grands incompris. Ah l'humain! Snow<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Ça doit être vieux ce texte. Il a quel âge ce Paul Mertz ? C'est un condisciple de Cohl ?<br /> Y'avait pas d'orthophoniste à son époque ?<br /> <br /> <br />
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