Wilhelm Busch - ses sources d'inspiration
Les garnements que met en scène Wilhelm Busch sont souvent inspirés des jeux qu'il a pu observer depuis sa maison.
Ainsi en 1865, il parle à son éditeur du fils de son voisin âgé de neuf ans qui joue juste sous sa fenêtre à Wiedensahl.
« ... Ce jeune homme se rend la vie aussi agréable que possible.
S'il mange sa tartine du matin, il ne manque certainement pas de présenter chaque bouchée à la truffe d'un chien affamé avant de se l'introduire lui-même dans la bouche. Ainsi, en plus de l'agrément que procure la dégustation d'une tartine, il se procure le plaisir de voir son partenaire privé de ce dont il jouit lui-même.
Dès que la fosse à purin est remplie à ras bord, il s'empresse d'enfiler ses bottes, ou celles de son père, pour y patauger.
S'il doit se moucher, il étale la morve sans scrupule sur la poignée de la porte de sorte qu'il puisse d'une part se soulager et d'autre part se donner la satisfaction de voir comment un autre s'en saisit.
Si une poule se met à caqueter, il se glisse immédiatement derrière elle pour s'emparer de l'œuf à peine venu au monde, afin d'aller l'échanger chez l'épicier contre la douceur d'un bâton de candi.
Même dans la nécessité d'uriner, ce petit génie créatif se trouve une source de plaisir. En effet, tandis qu'il tient son petit tuyau vers l'avant, il envoie vivement le jet en l'air, réalisant bientôt des paraboles, hyperboles et autres courbes géométriques dans la neige ou dans le trou laissé par le nœud d'une poutre ou d'une planche.
Malheur à la malheureuse araignée qui, attirée par le printemps tout proche, se fait repérer dans une fissure : la seule alternative pour elle est le retrait, la fuite à vive allure ou la mort la plus affreuse. »
A suivre