Accroc et papillon...5
Jeudi 7h32
Ernest Galuchat est en forme et part en avance.
Sur la place du Devoir, plusieurs personnes sont arrêtées. Ce n’est pas habituel. Elles fixent un coin du dôme. Des ouvriers montés dans des nacelles colmatent une fissure. Ernest Galuchat saisit des bribes de conversations autour de lui. Ceci aussi n’arrive jamais.
« C’est arrivé cette nuit parait-il ! »
« Le dôme s’est illuminé de bien étrange manière et c’est après que… »
« Hier déjà, il y a eu cette alerte… »
Une sonnerie retentit. Les conversations ne s’arrêtent pas pour autant. Plusieurs employés de l’Administration à la Sécurité Intérieure investissent la place du Devoir. Ils repoussent les personnes présentes vers les rues adjacentes. Quelquefois sans ménagement. Ernest Galuchat croit percevoir des protestations. C’est la première fois que cela arrive. Il file sans se faire remarquer, le col de son manteau relevé.
Il arrive un peu en avance à son travail. Il est 7h54. Il descend sans se retourner vers son bureau. Il est encore seul. Pas de remplaçant annoncé pour prendre la place de Monsieur Mantelet. Monsieur Mantelet.
« C’était lui que j’ai entendu hier derrière la porte ! s’écrie Ernest Galuchat. Alphonse Mantelet… Alphonse ! »
Alphonse Mantelet ne l’a jamais appelé par son prénom et lui pas davantage.
Ernest Galuchat repousse sa pile de formulaires du jour à rectifier. Il n’a pas le cœur à se mettre au travail. A quoi servent ces formulaires ? Il reste assis, contemplant la chaise vide en face de lui. Alphonse n’a pas changé de service. Il a dit ou fait quelque chose qui a déplu à Monsieur Patère et à ses supérieurs.
« Le papillon ! C’est le papillon ! Il doit savoir comme moi ce que c’est ! »
A suivre
