Fragilité 6
Des péripéties, encore des péripéties !
Il s'agit maintenant d'imaginer la suite des événements. On peut repérer quelques règles simples.
Le lecteur attend et accepte qu'une série de malheurs s'abatte sur le personnage principal. Sa capacité à y faire face met en évidence sa force de caractère. Si une histoire reste une suite d'événements heureux, elle provoquera des réflexions telles : "ce n'est pas possible, cela n'existe pas ! ". Par contre, le lecteur espère que l'histoire se terminera pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Les élèves cherchent les péripéties que peut vivre le héros de l'histoire. Du travail en petit groupe ou individuel à partir de questions fournies par l'enseignant leur permet de dégager des événements.
La mise en commun, le choix et le classement de ces éléments aboutissent à l'élaboration d'une première trame du récit.
Chacun écrit alors un résumé individuel qui donne une idée de ce qu'il a retenu du projet d'écriture.
6. Un rêve étrange
Cette nuit-là, je fis un rêve étrange : je me retrouvai devant les douves d’un château en ruines ; elles étaient asséchées et remplies de buissons et de ronces. Les murailles moussues aux pierres disjointes étaient fissurées ; certains créneaux s’étaient écroulés et le chemin de ronde avec eux.
Je traversai le pont-levis vermoulu. La herse rouillée se referma mais je passai de justesse. Dans la cour d’honneur, un garde avec une tête bizarre faisait les cent pas.
Je montai jusqu’à la tour d’angle et arrivai au donjon.
Soudain je sentis des présences derrière moi. Ils étaient trois : un mort vivant, l’anacondagobert, un grizzlibellule et la fille des malheurs. A ma droite une salle d’armes ! J’y rentrai et y repérai des arbalètes, des poignards des arcs... Les « Créatures » étaient sur mes pas, menaçantes.
Que faire ?
J’entendis la voix de mon père qui me susurra :
« Prends l’épée d’argent et attaque-les ! »
Tout à coup un grondement sourd monta du donjon. Le sol se déroba sous moi et je chus. Je me réveillai au même moment.
J’étais tombé de mon lit.
Je n’étais pas dans ma chambre.
Le cauchemar continuait.
Les meubles avaient changé et étaient poussiéreux. Ce n’était pas ma maison. J’en sortis et me retrouvai dans un village inconnu, désert et sauvage. Des abeilles bourdonnaient dans un jardinprès de la porte d’une vieille grange qui grinçait.
J’entendais des chuchotements mais ne remarquais personne.
Quelqu’un cria au loin.
Je me mis à la recherche de panneaux de signalisation pour m’orienter. Je n’en vis pas mais par contre je perçus un bruit d’eau qui coulait sur ma droite. Derrière une rangée d’arbres je découvris une rivière.
Elle était grise et large. Ses remous creusaient des trous dans lesquels les branches étaient aspirées. Des tourbillons se formaient près des rochers.
Je marchai le long de la rive pour chercher un moyen de traverser ; j’avais envie de rentrer chez moi. Enfin je distinguai une barque attachée à un saule pleureur.
La traversée ne fut pas facile ; le courant puissant agitait l’embarcation et l’entraînait vers des bancs de sable sombres.
Au bout de plusieurs minutes, j’accostai près d’un talus. Je le gravis.
De l’autre côté se trouvait un cimetière. Une personne y posait des fleurs sur une tombe.