Utiliser des textes existants pour écrire...2 (avec Victor Hugo)

Publié le par Dan Rodgerson

lettrine

 

 

 

Pour le passage concernant l'incendie de l'auberge,

dans le texte "En ce temps là",

nous avons lu des poèmes et des textes

ayant trait au feu.

 

J'ai choisi

de vous en présenter deux du même auteur :

Victor Hugo.  

 

J'explique ensuite comment je les ai utilisés.

 

Un poème d'abord :

 

 

 

Le feu mis à la citadelle

 

Sur cet amas de tours, de toits et de manoirs

Un arbre de fumée aux embranchements noirs

Pousse, monte, se courbe et flotte, et tremble, immense

Soudain jaillit la flamme âpre et comme en démence.

Et la voilà sinistre à tous les trous du mur

Une hydre de feu luit dans l’édifice obscur;

Les fenêtres partout ont un jet de fournaise,

Bouche d’ombre d’où sort une langue de braise.

Et cet affreux dragon qui grandit sous le vent,

L’incendie écaillé de pourpre, est là, vivant.

Cette vie est la mort. Le feu rit, brille, dore,

Éclaire, et c’est la nuit qui vient dans cette aurore.

 

Le deuxième extrait vient du récit de voyage intitulé : « Le Rhin »


Dans le passage ci-dessous, la scène se passe dans une auberge d'Allemagne, à Lorch.


En un instant, l’auberge se réveille, tout le bourg est sur pied, le cri « Feuer! Feuer ! » emplit le quai et les rues, le tocsin éclate. Moi je ferme mes croisées et j’ouvre ma porte. Autre spectacle. Le grand escalier de bois de mon gasthaus, touchant presque à la maison incendiée et éclairé par de larges fenêtres. semblait lui-même tout en feu et sur cet escalier, du haut on bas, se heurtait, se pressait et se foulait une cohue d’ombres surchargées de silhouettes bizarres. C’était toute l’auberge qui déménageait, l’un en caleçon, autre en chemise, les voyageurs avec leurs malles, les domestiques avec les meubles. Tous ces fuyards étaient encore à moitié endormis. Personne ne criait ni ne parlait. C’était le bruit d’une fourmilière. Un horrible flamboiement remplissait les intervalles de toutes les têtes.


Quant à moi, car chacun pense à soi dans ces moments-là, j’avais fort peu de bagage, j’étais logé au premier, et je ne courais d’autre risque que d’être forcé de sortir de la maison par la fenêtre.


Cependant un orage étant survenu, il pleuvait à verse. Comme il arrive toujours lorsqu’on se hâte, l’hôtel se vidait lentement; il y eut un instant d’affreuse confusion. Les uns voulaient entrer, les autres sortir; les gros meubles descendaient lourdement des fenêtres, attachés à des cordes les matelas, les sacs de nuit et les paquets de linge tombaient du haut du toit sur le pavé ; les femmes s’épouvantaient, les enfants pleuraient; les paysans, ré­veillés par le tocsin, accouraient de la montagne avec leurs grands chapeaux ruisselants d’eau et leurs seaux de cuir à la main. Le feu avait déjà gagné le grenier de la maison, et l’on se disait qu’il avait été mis exprès à l’auberge P... ; circonstance qui ajoute toujours un intérêt sombre et une sorte d’arrière-scène dramatique à un incendie...

 

 

 

 

personnage inter 1 

1. Après la lecture, nous avons extrait tous les mots , verbes ou expressions ayant trait au feu :

- arbre de fumée, flamme âpre, hydre de feu, horrible flamboiement...

- le feu rit, brille, dore,le feu avait déjà gagné le grenier...


Avec Hugo, on est gâté, car sa langue est riche.

 

2. Ensuite nous avons relevé les verbes ayant trait aux actions des personnes présentes dans l'auberge :

les femmes s'épouvantaient, les enfants pleuraient...

 

3. Puis chaque élève, muni de ce corpus d'expressions, écrit à sa manière des phrases parlant du feu qui se déclenche et des réactions des gens (cela peut se faire en deux phases distinctes).

 

4. Les phrases sont rassemblées et redonnées à l'ensemble du groupe.

 

5. Après la lecture commence le travail de réécriture.

 

J'en parlerai dans un prochain billet.


Publié dans S'amuser à écrire

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